~ Critique ~
Devil's kiss

Devil's kiss, Sarwat Chadda ★★★☆☆

Éditeur : Pocket Jeunesse
Collection : Pocket Jeunesse
Première parution : 3 novembre 2011
Traductrice : Laure Manceau

Présentation de l'éditeur : Un ange déchu. Une héroïne sans reproche. Un baiser démoniaque. A quinze ans, Billie est loin d'être une adolescente comme les autres, et encore moins une bonne élève. Elle s'endort en classe, sèche les cours, oublie ses devoirs. Elle a des airs de garçon manqué, avec ses cernes, ses bleus, ses cicatrices. Des amis, elle n'en a quasiment pas. Billie est chevalier de l'ordre des Templiers. Sa mission : tuer les démons et les anges déchus. Alors, quand elle rencontre le charmant Mike, son désir de liberté se réveille... Mais elle devra faire un sacrifice qu'aucun autre Templier n'a accompli avant elle....
Une aventure extraordinaire qui changera leur vie à jamais....

Mon avis : Devil's kiss et moi, ça n'a pas commencé dans ma boîte aux lettres. Ça a commencé sur les étalages des librairies. Sans être vraiment attirée par l'histoire que racontait la quatrième de couverture, à chaque fois, c'était la même chose, je ne pouvais m'empêcher de me détourner de ce roman et du charisme du livre en lui-même. C'était un magnétisme curieux qui me poussait à prendre le bouquin et le retourner entre mes mains, sans l'ouvrir, juste pour le regarder sous tous les angles. Une fois que j'ai enfin eu l'occasion de l'ouvrir pour le lire, même histoire.

Il y a pas mal d'innovations par rapport au genre de ce roman. Certains aspects, plutôt sombres pour un livre jeunesse, nous plongent dans une atmosphère où les ténèbres, la religion et des créatures mythiques coexistent. Au rythme des aventures de Billie, on ne perd pas de temps avec une introduction qui ralentit le décollage de l'intrigue. Beaucoup de baffes, de l'adrénaline, du surnaturel. Un cocktail détonnant !

J'ai été touchée par la relation difficile que vit Billie avec son père. Un peu cliché sur les bords, mais vraiment bien racontée, l'histoire du père et de sa fille donne un relief primordial au roman. L'héroïne vit dans un monde d'hommes dans lequel elle peine à se trouver une place. Si je n'avais pas eu l'habitude des pères froids et indifférents, j'aurais ressenti des émotions encore plus fortes. Nous avons encore une adolescente avec une vie et des choix difficiles. Heureusement avec quelques bonnes petites surprises glissées dans l'intrigue, j'ai réussi à fermer les yeux sur ce cliché.

La plume de Sarwat Chadda est simple, fluide et agréable. Un style un peu plus élaboré aurait été apprécié, mais peut-être qu'avec une écriture plus "brute de décoffrage", les mots et l'actions s'associent pour mieux nous faire vivre l'histoire. + 1 pour l'intrigue qui sort du lot et apporte un souffle nouveau au young adult. Il manque quelques infos supplémentaires sur les Templiers, j'espère donc que l'auteure a prévu un tome 2 avec des réponses à nos questions.

Pour conclure, trois étoiles sur cinq pour un livre original, qui bouge et nous fait voyager. Des personnages à la personnalité un peu superficielle, qui, face aux épreuves de leur vie et de leur monde, nous feront peut-être quelques surprises. Dommage qu'en lisant Devil's kiss, on ne puisse pas dépenser autant de calories que Billie.

Merci à Pocket Jeunesse pour ce roman du tonnerre !

~ Critique ~
Le prince de la brume

Le prince de la brume, Carlos Ruiz Zafón ★★★☆☆

Éditeur : Pocket Jeunesse
Série : hors collection
Première parution : 3 novembre 2011
Traducteur : François Maspero

Présentation de l'éditeur : 1943. Pour fuir la guerre, la famille Carver s'installe dans un village perdu sur la côte. Mais, à peine franchie la porte de la maison, des événements étranges se produisent... Avec leur nouvel ami Roland, Alicia et Max Carver vont peu à peu percer les secrets de la vieille demeure et apprendre l'existence d'un certain Caïn, surnommé le Prince de la Brume. Un personnage diabolique revenu s'acquitter d'une dette très ancienne... Voilà les trois enfants lancés à la découverte d'épaves mystérieuses, de statuettes enchantées, de gamins ensorcelés...
Une aventure extraordinaire qui changera leur vie à jamais....

Mon avis : Mes vilains préjugés m'ont encore joué un tour. Je croyais avoir besoin d'un type de livre particulier. Je croyais connaître mes goûts en littérature jeunesse. Toujours sous le charme du YA Américain, j'avais l'impression que le roman d'un auteur espagnol, ça n'allait pas le faire. En reçevant Le prince de la brume, j'ai grimaçé. Après la surprise Mortilège, j'ai encore eu la preuve avec cette oeuvre de Carlos Luis Zafón, qu'on ne peut pas juger un livre par sa couverture. Ou son auteur. Ou même la quatrième de couverture.

De la simplicité et un réel retour en enfance. Je n'aurais jamais crû tomber sur un livre qui restituerait aussi bien les émotions et les aventures de l'enfance voire pré-adolescence. J'ai été profondément marquée par ces sensations lorsque j'ai parcouru les lignes du roman. Les paysages, les odeurs, les saveurs, tout y était. Le style de cet auteur est fluide, rythmé, précis sans être lourd. L'efficacité de sa plume réside dans sa capacité à poser des descriptions composées de mots bien trouvés, qui se complètent si bien qu'on ne pourrait trouver un autre moyen de décrire les choses de façon aussi juste.

Les personnages sont attachants de par les aventures qu'ils vivent. Je ne miserais pas beaucoup sur eux en dehors de l'intrigue et de la sphère fantastique. Ils ont des personnalités un peu "cliché" comme dans la saga Gone de Michael Grant, mais plus je lis, plus je réalise qu'on retrouve cette caractéristique dans beaucoup de livres, ce n'est donc peut-être pas un point négatif du roman, après tout. L'intrigue, quant à elle, est à mes yeux déçevante. Elle manque de relief, la fin est assez contrariante, et quelques longueurs se sont faites sentir.

J'ai un peu pédalé dans la choucroute niveau espace spacial. Pour certains, ce n'est qu'un détail, mais pour moi c'est important. J'aime savoir dans quel cadre on se trouve lorsqu'on lit un roman, spacial ou temporel. A plusieurs reprises, j'ai dû interrompre ma lecture pour réfléchir ou revenir quelques pages en arrière pour trouver un indice.

Trois étoiles sur cinq, parce que j'ai adoré refaire des balades à vélo (et sans effort !). Ca aurait été faire preuve de mauvaise foi que de mettre une moins bonne note. Je n'aurais jamais acheté le livre, mais si je ne l'avais pas lu, je l'aurais regretté. Car même si niveau intrigue, c'est pas la joie, j'ai ressenti des choses. Et c'est ça, le principal.

~ Critique ~
Mortilège

Mortilège, Blake Charlton ★★☆☆☆

Éditeur : Fleuve Noir
Collection : Territoires
Première parution : 6 octobre 2011
Traducteur : Thierry Arson

Présentation de l'éditeur : A 25 ans, Nicodème est apprenti dans une prestigieuse académie de magie. Son maître, Shannon, un puissant mage linguiste, lui enseigne l'art délicat de lancer et de contrôler des sorts grâce à l'écriture. Mais hélas, Nicodème a un handicap de taille : il est dyslexique ! Lorsqu'un démon vient décimer les magiciens de l'académie, Shannon et son élève font l'objet d'une enquête. La cacographie de Nicodème provoque parfois d'étranges phénomènes et suscite la colère et les soupçons de sa hiérarchie...

Mon avis : Lorsque les éditions Pocket m'ont gracieusement fait parvenir Mortilège, j'ai tout d'abord été "gênée" par la couverture. Je suis assez exigeante et injuste lorsque je découvre un nouveau livre, je le sais, c'est mal. Comme le dit l'adage anglais, on ne juge pas un livre par sa couverture, j'ai donc ouvert le roman et me suis concentrée sur ce qu'il y avait à l'intérieur. Je m'empêche de penser à Harry Potter. Et je me focalise sur ce que Blake Charlton a à nous dire.

Tout comme Tolkien ou Grant (que j'ai découvert dernièrement), Charlton a bien fait les choses dans les moindres détails. Le monde de Nicodème est innovant, créé par un esprit fin et perfectionniste et plusieurs mythes auquel on peut avoir affaire dans plusieurs sagas différentes, se réunissent de façon surprenante. La plume de l'auteure est agréable, fluide et nous conduit peu à peu dans les fins-fonds de l'intrigue. Malheureusement, le lecteur se laisse peut-être trop guider à l'aveugle et se heurte aux barrières du "vocabulaire technique". J'ai été souvent distraite voire interrompue dans ma lecture par ces nouveaux mots. Dommage.

J'ai beaucoup apprécié ce thème abordé du handicap, la dyslexie. Même s'il est transposé dans un monde fantastique inventé de toutes pièces, cette histoire aide les plus jeunes lecteurs à mieux comprendre ou mieux vivre la cacographie. J'ai été touchée par ce personnage qui apprend à vivre avec cette petite faille dans son monde de sortilèges. C'était assez risqué de la part de l'auteur d'ajouter cette note plus sérieuse, plus grave, au fantastique, mais la mayonnaise prend plutôt bien. Et pour quelqu'un qui, à l'époque de sa lecture, a vu Le discours d'un roi avec George VI et son bégaiement, j'ai été d'autant plus touchée.

Deux étoiles sur cinq au final, pour un livre vraiment intéressant et divertissant, mais qui, comme le disent les éditeurs dans leurs lettres de refus, ne "correspond pas à ma ligne critique". Je conseillerais plutôt Mortilège à celles et ceux qui souffrent d'une déprime post-Harry Potterienne et veulent leur dose de magie, ou aux plus jeune, qui n'ont pas encore l'âge de se languir de dystopies et d'histoires d'amours impossibles.

Mes hommages aux éditions Pocket pour cet ouvrage magique !

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